Le 10 octobre, nous passons en Tanzanie. Karibu.
Visa : 50$ par personne; ouch. Taxe routière : 20 + 5 $.
Et après le blabla sur les assurances en début du carnet du Malawi, nous achetons à la frontière la fameuse carte jaune qui devrait être valide jusqu'en Egypte. 6 mois : 158$. On verra bien si elle est acceptée partout, nous avons des doutes car de nombreux pays la remette en cause... On négociera.
Il est donc un peu tard lorsqu'on passe la frontière et on se dirige vers Kiela. Après deux tours de la petite ville, une femme assez forte sur un VTT qui parait tout petit sous elle nous interpelle. Elle est réceptionniste dans un petit hotel et nous propose de la suivre, nous assurant que nous pourrons camper sur la pelouse. Bien, nous la suivons, en première. L'endroit est sympa et la pelouse est bien verte. Les gens sont charmants. Nous prenons nos premiers cours de Swahili et faisons visiter la cellule à presque tout le personnel. Du coup, on y reste deux jours.
La végétation a encore changé, on se croirait dans la jungle. Les températures sont plus clémentes.
Nous traçons ensuite vers Mbeya, une plus grande ville, histoire de trouver de l'internet et quelques bricoles.
Pour y arriver nous passons des cols à plus de 2000 m. Nous sortons de la jungle pour nous retrouver au milieu de plantations de toutes sortes, puis de champs de thé, de forets et enfin de pâturages montagnards. Et il fait "frais".
Nous descendons dans une sorte de pension où nous campons sur le parking. On trouve de l'internet mais pas de bol, il y a une panne de courant dans toute la ville... On verra plus loin.
On trace vers l'est; vu les prix des parcs nous décidons de n'en faire aucun et allons plutôt buller au bord de l'océan indien.
La route est longue, vallonnée et en travaux. En résumé, on n'avance pas.
Nous stoppons dans un campsite tenu par des Afrikaners qui abrite également une mission baptiste. On nous demande, bien sur un prix fort, les enfants devant payer..., pour séjourner là mais comme il est tard et qu'il n'y a pas grand chose dans le coin et qu'on est fatigué, on paye (pas moyen de négocier; tu prends ou tu laisses, voilà la réponse de la patronne). C'est simple le camping nous coûte le double des endroits tenus par des tanzaniens où nous sommes descendus et il n'y a rien de plus... Pour donner une idée, notre nuitée correspond à une semaine de salaire d'un gardien. Quand on parle d'une semaine, on parle de 12 heures par jour et 7 jours par semaines. De deux choses l'une, soit c'est cher, soit les salaires sont bas... bien sur dans ce cas les deux sont vraies. Une nuitée nous revient à 10 euros (après négo... finalement) et un gardien prend 40 euros par mois.
Si on fait une règle de trois "de base", cela reviendrait à payer 250 euros la nuit de camping en France...
Dans la soirée les gentils missionnaires baptistes (pour la plus part, des couples d'une trentaines d'années avec une ribambelle d'enfants qui se suivent de très près) allument un joli feu de l'autre coté de la haie qui nous séparent et commencent à chauffer l'ambiance avec des cantiques. Voyant qu'ils insistent avec leurs chants et pensant qu' ils sont dispo à une soirée de folie, nous les aidons à sonoriser le bout de jungle que nous partageons, grace à notre autoradio et un bon gros ACDC que nous ont refilé les toudoux. Nous mixons cantiques et ACDC pendant un moment encore et nous finissons la soirée uniquement au son de l'autoradio.
Ouai, ça fait un peu sale gosse mais 'y a des fois ça fait du bien de se comporter comme un sale gosse. Et nos gosses, ils se sont bien défoulés sur ACDC...
Le lendemain nous continuons la route en travaux et on se traine. Nous traversons une réserve où nous voyons au bord de la route : girafes, éléphants, buffles, phaco et un bon paquet de gazelles. Nous faisons quelques courses sur le bord de la route. Les prix sont intéressants mais il faut acheter en grande quantité. 7kg de tomate, 1 euro; 5 kg d'oignons, 1.5 euros; 5 papayes énormes, 2 euros.
Nous stoppons dans un ranch qui dans le temps avait un campsite. On négocie avec le fermier et nous nous installons dans un coin du bush. On est peinard. Fait chaud dans la journée mais frais la nuit. On verra même un soir, un orage nous tourner autour mais sans nous mouiller.
Les bergers qui surveillent chèvres, moutons et vaches sont armés de grosses carabines. Genre, le trou du canon est bien gros pour une carabine. Le fermier nous expliquent qu'ils sont à moins de 30 km de la réserve et que les lions se baladent un peu partout. Bon, on fera gaffe en allant pisser, la nuit.
En parlant de vaches, ils leur en reste 4. 5 jours auparavant, ils s'en sont fait voler 28. Des massaïs ont assommé un berger, lui ont piqué son arme et les vaches. Ils ne pensent pas pouvoir les retrouver car dans ce genre de vol, un camion attend plus loin dans le bush et fonce rapidement vers le nord. Il nous explique qu'avant, ils arrivaient à pister les voleurs et à les rattraper de temps en temps mais maintenant avec les camions et les routes, le bétail disparait sans laisser de traces.
Haaaa, le modernisme...
Nous quittons l'endroit en amenant avec nous quelques kg de cette superbe terre poussiéreuse rouge qui constituait notre devant de porte.
Nous arrivons en fin d'aprem à Dar Es Salam. Nous avons sur nos cartes (T4A) un campsite dans une banlieue de Dar (on va se la jouer branché, en appelant Dar Es Salam, Dar. Tapez dix fois ce nom sur un clavier et vous comprendrez). On entre dans une zone d'ambassades, de grands hotels et plus on avance moins nous pensons réellement trouver un campsite dans le coin. Effectivement, ils ne le trouvèrent jamais. On se rabat donc vers le nord, à la nuit tombée sur un autre campsite en bord de mer à une trentaine de km de Dar. La sortie de Dar, de nuit est épique mais nous arrivons finalement à destination sans aucun accrochage (ce n'est pas la faute des bus et des taxis de ne pas avoir essayé) et sans avoir écrasé personne. On avale 3 tomates et 1 concombre et au lit. On voit pas grand chose de l'endroit mais le prix négocié est bon, demain sera un autre jour...
Au matin, nous nous apercevons que nous sommes à 25 m de l'océan. L'indien, le beau que l'on voit sur les vitrines des agences de tourisme. Sable blanc, eau claire et bleue avec les palmiers et tout le toutim. On va squatter les lieux un moment.
Cette année, les cours nous prennent pas mal de temps, on a l'impression de ne pas avancer... Va falloir qu'on revoit un peu notre rythme et/ou notre organisation.
Nous faisons donc un plein de denrée au village d'à coté avec l'aide d'Alex, un gars qui travaille au campsite (il tient à nous accompagner pour s'assurer que nous aurons les bons prix. Hormis l'histoire des prix, il a bien fait de venir car les marchés n'étaient pas facile à trouver) afin de tenir quelques jours sans avoir à bouger. On se fournit en poissons, légumes et autres bricoles et on est prêt à tenir un siège.
Maintenant, 'y a qu'a enchaîner cours et baignades, selon l'humeur, heu, selon le programme de travail établi...
On reste là 5 jours en partie grace au gros king fish que nous avons acheté et qui nous fait 4 repas. Nous sommes seuls mais quelques overlanders passent par là. Nous échangeons, bien entendu. Nous récupérons même la dernière version, vieille de 6 mois, de tracks for africa qui est routable. C'est à dire que l'on peut faire de l'hors piste et le GPS nous dit "tourner à droite au prochain baobab", etc... Quelle aventure ! C'est un petit peu trop.
Nous tombons en panne de gaz, alors direction Dar car le fameux T4A a un point dans Dar où ils disent que quasi n'importe quelle bouteille peut être remplie (S 06° 48,903' E 39° 16,984').
Nous tombons centre ville dans un petit bouclar indien. On cherche un bon moment un pas à gauche que l'on trouve finalement (celui là, on l'a acheté) et hop, deux plus tard notre bouteille est rechargée de GPL. Nous en profitons pour faire une balade dans le coin au son des générateurs sur les trottoirs qui alimentent toutes les boutiques. Gros problèmes d'élec en Tanzanie. Ca viendrait des lacs qui sont assez bas et derrière, les centrales hydrauliques rament...
On en profite pour faire des grosses courses et roule vers le nord, vers Bagamoyo.
On atterrit au Bagamoyo Beach Resort (t'as vu Jeando, je l'ai écrit en gras).
Dans les autres pays, on évitait les beach resorts souvent synonymes de trucs de luxes. On a bien fait de nous arrêter là... On y restera 12 jours. Retenez le nom, si vous passez par là, c'est l'endroit où il faut séjourner.
On s'installe sous les cocotiers à 10 m de la big piscine, au cas où on se lasserait de l'océan indien. A peine arrivés, on va se baquer. C'est qu'il a fait chaud dans la voiture. Quelques blancs trempent déjà et ils parlent un drôle de dialecte pour le coin... tient, ils parlent français. On tombe sur une bande de copains qui viennent de passer 1 mois en Tanzanie. En fait ceux sont les parents et des pots des gérants, Jeando et Danielle... qui sont donc eux même français.
On copine très naturellement avec ce groupe de personnes adorables. La douayenne à 82 ans et une patate des plus rares. On apprend à jouer au tic tac ou tock. Et nous passons de bons moments avec Jeando et Danielle à palabrer dans la douceur d'une safari.
Cela fait 20 ans qu'ils sont en Tanzanie. 4 ans à Zanzibar et 16 à Bagamoyo. Ils en connaissent un bout sur le pays. Le personnel est super et nous faisons un bon dans l'apprentissage du Swahili. Les enfants avancent leur cours et se muent doucemanette en batraciens.
Les jours passent et passent.
Nous entreprenons tout de même une expédition jusqu'au musée de Bagamoyo (+/- 800 m du campsite).
Nous faisons connaissance de Cécile, Mohamed et leur trois schtroumphs (le dernier ayant 1 mois et demi), le temps d'un W-E. En poste à Dar, ils se sont oubliés 10 ans en Ethiopie auparavant. Encore de belles discussions et nous engrangeons les conseils pour la suite du voyage. Le dimanche soir le bas peuple est triste de dire au revoir aux petits copains.
Ce W-E là, c'est l'annif de Clo, la citrouille girl. Nous le fêtons tous ensemble. Danielle a commandé un gateau en cuisine. Jeando organise des bonbons pour les nains qui se sont mis en tête de nous faire peur, déguisés avec des sacs poubelles. Cécile et Mohamed sortent du chapeau un petit cadeau pour Clo. C'est un moment beau, simple, comme le sont souvent les rencontres en Afrique.
Encore 3 histoires et 2 safari (ou l'inverse) partageaient avec Jeando et il est temps de poursuivre la route, de quitter le Bagamoyo Beach Resort.
On se fait une grosse embrassade et direction le Kili.
Petite halte en chemin au bord de la rivière Pangani. Nous ne les verrons pas mais toute la nuit nous entendrons les cris des babybush tout autour de nous. C'est joli mais puissant...
Sur la route, nous nous faisons prendre au radar; 64 km/h au lieu de 30... On avait bien vu le panneau 30 km/h mais le pb est qu'il n'y a jamais de panneau de fin de limitation de vitesse, alors on fait au pif. Après discussion avec les flics, ils nous proposent une amende de 20 euros avec reçu ou 10 sans reçu. Bon, c'est pas très bien de faire ça mais on a choisi celle de 10 euros.
Passage par Moshi pour faire le plein de cash et direction Magandu, au pied du Kili. Nous avons de la chance sur le trajet, le Kili apparaît, dégagé, grossissant à chaque kilomètre.
Quelle bête !
Nous arrivons dans ses contreforts. C'est vert, c'est dense, c'est fleuri, il fait frais, c'est revigorant.
On essuie quelques gouttes, c'est le début de la petite saison des pluies, la pluie des mangues. Mais ici aussi le temps n'en fait qu'à sa tête et les saisons ne sont plus marquées comme avant. Les températures varient bien entre les saisons mais il n'y a plus de coupures franches en terme de pluviométrie.
Nous retournons à Moshi pour faire des courses car nous avons changé nos plans. Plutot que de passer par Arusha, nous avons trouvé une piste qui fait le tour du Kili et où se trouve un petit poste frontière dans le bush. Nous rejoindrons Nairobi par des pistes, passant à coté du parc d'Amboseli nous espéront voir quelques animaux.
En fait la fameuse piste qui promettait d'être bien "pitoresque", avec des passages de gués, etc, est en pleine reconstruction. D'ici quelques mois tout sera goudroné. Nous roulons donc sur une piste bien large est stabilisée prète à recevoir le tarmac. Nous trouverons même des ponts et sur la fin des parties goudronées.
Tant est si bien que nous comptions atteindre Nairobi en deux jours et nous y serons dans la journée...
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Bivouac dans un ranch
Cool...
Plouf .
On the r...
Pangani river.
Kili.
Bazar.
Ponton.
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